C'est la question qu'on se pose tous, Eric Roy compris. Et comme dirait JM Furlan, la réponse est multifactorielle.

Bien sûr, à part Seb , personne ne pensait qu'on referait podium cette année. Mais avec le groupe en place et la relative faiblesse de la Ligue 1 au vu du contexte économique, le staff et pas mal de suiveurs se disaient avec ambition qu'il y aurait moyen de titiller une 6e/7e place en étant dans le ventre mou du championnat. Rien n'est encore perdu à ce sujet, il reste 2/3 de la saison, mais semble que ça va être assez difficile.

1er élément de réponse : le "miracle" de la saison dernière
On s'en rend compte cette saison. Notre petit club a réalisé quelque chose d'énorme la saison passée. C'est certain. Très difficile à reproduire, même en partie. Il s'est passé une alchimie entre les joueurs, le staff. Quelque chose d'un peu magique. Intrinsèquement, peut-être que certains joueurs partis étaient moins forts que des recrues de cette saison ; mais collectivement, ça a très bien fonctionné. Aidé en cela par l'absence de blessures, ce qui fait que Roy a très peu tourné, et que l'équipe était la mieux huilée du championnat avec peu de recrues au mercato et en commun la lutte réussie pour le maintien la saison précédente.

2e élément de réponse : la Ligue des champions
Ben oui, on le voit tous, c'est pas la même équipe en championnat et en coupe d'Europe. Enchaîner autant des matchs, en étant mentalement à 150 % tout le temps, est hyper difficile. C'est pourtant ce qui fait partie de notre ADN de jeu. La fatigue des déplacements et ce nouveau rythme pour la plupart des joueurs n'est pas à négliger dans les causes. Roy pensait palier à ça en faisant tourner. Ca a marché mais ça a aussi ses limites.

3e élément de réponse : la rotation
Indispensable quand tu as un calendrier comme Brest et que tu es Brest, un club pas habitué à cela selon moi. Mais cela joue forcément sur le jeu collectif de ton équipe, un point fort de l'an dernier. On a voulu garder un max de joueurs de l'an dernier pour éviter cela (Doumbia, Le Cardinal, Amavi, propositions refusées de Mounié et Satriano) ; mais ça ne suffit pas. De plus, au fil du championnat, s'est finalement dégagé une équipe-type et une équipe B. La dernière réalisant des résultats (Toulouse, Reims) et l'équipe-type pouvant décevoir (Auxerre) ; mais j'ai l'impression que Roy n'a pas assez "mixé" dans ses équipes de départ des joueurs des deux équipes, ce qui fait que de joueurs de "l'équipe B" se disent peut-être que c'est mort pour eux d'être titulaires dans l'esprit du coach, d'où peut-être le non-match à Montpellier. Même chose pour "l'équipe-type", si tu as l'impression d'en faire partie, tu vas pas forcément de dépouiller à chaque match de championnat. J'ai l'impression que si cette rotation est mieux gérée à l'avenir, on pourrait avoir de meilleurs matchs.

4e élément de réponse : la relative absence de leaders
Pour moi, l'an dernier, en plus de Bizot, on avait un leader par ligne : Brassier derrière, Lees-Melou au milieu et Del Castillo devant. Ca t'apportait un sécurité et un plus sur le terrain.
Pour différentes raisons (transfert, blessure, méforme), on ne retrouve pas ces leaders cette année. A tel point qu'Ajorque prend la place de leader devant, et qu'on voit bien que Chardonnet est souvent en difficulté cette année en l'absence de son compère de l'an dernier. Tu rajoutes à ça la blessure de Locko qui fragilise un peu plus ta défense et cela donne le résultat de Monaco ou d'autres matches cette saison où tu ne reconnais plus ton équipe.
L'équipe de l'an dernier n'était pas parfaite, mais ces leaders techniques faisaient énormément de bien. De plus, certains joueurs partis faisaient le boulot dans notre jeu sans ballon. Cela partait souvent de devant. Mounié, Satriano, Le Douaron effectuait un gros boulot devant, ce qui facilitait le taf du milieu et sécurisait la défense qui n'avait plus qu'à gérer des situations dangereuses limitées. Aujourd'hui, à part Ajorque, qui fait le taf devant sans ballon ?