Stade Brestois. « Planer sur la Ligue 1 ? Le coach s’est enflammé », rigole Pierre Lees-Melou
Stade Brestois. sa saison de rêve, son rôle de milieu de terrain reculé, la «hype» autour du club Pierre Lees-Melou se confie.

Ouest-France
Recueilli par David GUÉZENNEC Alexis CZAJA et Alexandre LE BRIS.


Vous faites à titre personnel une saison remarquable, en avez-vous conscience, comment l’expliquez-vous ?

Je pense que je me suis trouvé en tant que footballeur et en tant que numéro six. J’ai trouvé ma place et mon positionnement. Avant, j’étais 8 et ce poste mine de rien, c’est un poste un peu ingrat, compliqué. Vous avez tout le temps un mec au cul, vous êtes entre défendre et attaquer, vous voyez souvent le ballon passer au-dessus de vous. Je trouve que 6, ce n’est pas plus simple car aucun poste, ne l’est, mais vous avez plus le ballon, la maîtrise du jeu. Ce poste me va beaucoup mieux et depuis que le coach est là, c’est la saison où je prends le plus de plaisir sur un terrain.

Est-ce votre saison la plus accomplie ?

Oui quand même, je pense. Je crois que je n’ai jamais été dans cette situation d’être deuxième à 10 journées de la fin. Même si à Nice on a déjà joué des Coupes d’Europe. Là c’est quand même une année formidable avec peu d’accrocs ou de points négatifs. Et même si on regarde nos seules défaites, onn, e peut avoir que du regret. Il n’y a jamais une défaite où on à dit qu’on pourrait jouer 5h sans marquer ou qu’on s’est fait bouffer. Je pense qu’à titre personnel je suis sur ma meilleure saison.

Est-ce votre repositionnement qui contribue à cet épanouissement ?

Oui, car Je suis dans les deux surfaces, j’ai beaucoup de liberté, et avec les milieux, Mahdi, Hugo, Jonas ou kamory, on s’entend super bien. On a développé une entente où l’on se comprend sans forcément se parler. Je ne suis pas bridé à être que 6, on le voit comme ce week-end ou je suis dans la surface et je réfléchis pas à savoir s’ il y a quelqu’un derrière moi. Je sais que soit Mahdi soit Hugo avaient pris ma place. On a beaucoup de liberté et on peut se permettre beaucoup de choses, c’est ça qui est important et qui fait qu’on s’épanouit sur le terrain.

Eric Roy a dit en conférence de presse que vous “planez sur la Ligue 1”.

Il s’est enflammé le coach. C’est gentil mais bon… C’est un peu trop ce qu’il a dit. Après c’est toute l’équipe de Brest. On me voit un peu beaucoup sur les réseaux en ce moment, mais c’est pas que moi, c’est vraiment toute l’équipe depuis le début de l’année. Moi sans mes coéquipiers au milieu, ou sans la ligne de dernière, je ne serais pas grand chose. Je préfère féliciter tout un groupe que moi même.

Vous avez l’étiquette de joueur facile à manager…

Pour moi c’est une chance d’être là, un privilège d’être professionnel. Vous vous rendez compte, on est payé pour jouer au foot. On est arrivés à 15 h, à 17 h j’ai fini ma journée. Demain j’ai entraînement que le matin et après j’ai terminé ma journée. J’ai une chance énorme, on n’est pas à plaindre. Je me suis toujours promis de ne pas avoir la flemme. On joue au foot devant des gens, il y a pire. J’ai toujours le sourire, je suis positif. Je me suis toujours bien entendu avec les coaches, je ne suis pas quelqu’un de chiant. J’ai mon caractère, ça peut énerver parfois mais je ne pense pas être chiant.

Comment vous vous projetez par rapport à la perspective d’une qualification européenne ?

Il nous reste dix matches, on veut écrire l’histoire du club, battre des records, même si on parle pas de classement à la fin, on reste ambitieux. On veut essayer de bien finir et de ne pas tout gâcher. On ne se dit pas qu’on veut être en Ligue des champions ou en Europa Ligue. La chance qu’on a, c’est qu’on a pas de pression. L’objectif annoncé était le maintien. Beaucoup d’équipes avaient annoncé dès le départ vouloir être européen. Nous on veut essayer de tout gratter même si on a un calendrier difficile.

Ce serait une grosse erreur de se projeter sur une saison européenne. On ne s’est jamais instauré d’objectif lointain. Il faut continuer comme ça. Ce serait une grosse erreur de penser à l’année prochaine. Il faut se concentrer sur les matches du week-end comme on a toujours fait. On verra ce qu’il se passera, mais on n’aura aucun regret.

Ressentez-vous cette « hype » autour du Stade Brestois ?

Ça fait bizarre. En fait, on commence à parler de nous. Avant, c’était plus les équipes qui étaient mauvaises et qui rataient les matches contre nous. Ça nous allait bien. Maintenant on parle plus de nous. On voit qu’on embête même un peu. Certains se plaignent et disent que ça la fout mal que Brest soit là, on a rien volé, on est bien content d’être là.

Vous aviez pour objectif personnel en début de saison de prendre moins d’avertissements…

C’est pas vrai j’en ai pris des cartons… Par contre, là où je suis fier de moi, c’est que j’en ai pris aucun pour avoir râler ou discuter avec l’arbitre. A part le tout premier match contre Lens. Mais c’est dur ! Ce week-end (contre Le Havre), c’est dur ! Je crois que je vais faire une thérapie cet été (rires).

A 30 ans, votre rôle est-il aussi d’apporter votre expérience dans le groupe ?

On est pas un groupe trop jeune non plus. Il y a pas mal de joueurs qui ont de l’expérience. Ca fait notre force. J’essaye quand même d’apporter mon expérience, mon calme. Des fois ce sont mes coéquipiers qui me calment. C’est un tout, tout le monde s’élève. Ça fait du bien.

A défaut de sélection en A avec Deschamps, pourquoi pas les JO avec Bradley et Titi Henry ?

De toute façon, il deja posé ses vacances..

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