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A Brest, le football de haut niveau revit et le public revient

Depuis le début de la saison, le Stade brestois 29 surprend. Il s'offre, pour sa 54e année d'existence, une seconde jeunesse, après un séjour au purgatoire d'une douzaine d'années. Promu cette saison, il occupait la première place de la Ligue 2, dimanche 26 septembre, au terme de la 9e journée, en attendant le résultat de Gueugnon, qui doit accueillir Sedan lundi soir.

Avec la victoire, le public revient : 8 250 spectateurs en moyenne sur les cinq premiers matchs à domicile, dont 2 000 abonnés. La ville aime le football mais, depuis 1991, vivait dans la frustration. Cette année-là, l'estocade avait été portée le 6 décembre avec la mise en liquidation du club, qui s'appelait alors Brest-Armorique. En cinq mois, il avait dégringolé de la division 1 à la division 3.

Finis les épisodes hauts en couleurs comme le retour en avion du président de l'époque, François Yvinec, avec à son côté le joueur Roberto Cabanas, qu'il était allé chercher en Colombie, au terme de péripéties rocambolesques. On verra même apparaître, volant au secours du club, l'homme d'affaires Charly Chaker, un mécène controversé surnommé localement "Charly Chéquier".

Le Brest-Armorique à terre, les joueurs s'éparpillent. David Ginola signe au PSG, Corentin Martins à Auxerre. Les clubs font leur marché, parfois à bas prix. Le passif déclaré du Brest-Armorique atteint 137 millions de francs. Le liquidateur, Bernard Corre, le ramènera toutefois à la fin de la procédure à 36 millions : 25 seront payés aux créanciers, dont 15 apportés par la seule Banca Commerciale Italiana, qui a préféré transiger.

NOUVEAUX DIRIGEANTS

La chute du Brest-Armorique connaît quelques prolongations judiciaires, mais un homme, Michel Jestin (54 ans), reprend le flambeau, en 1993. Ce passionné de football vient d'Ancenis, une commune de 6 000 habitants, en Loire-Atlantique. Président du club local, il a fait monter celui-ci en division 2. Revenu à Morlaix (Finistère), où il dirige une entreprise d'import-export de viandes, Michel Jestin pense que l'aventure est possible à Brest qui, aux grandes heures, a attiré jusqu'à 20 000 spectateurs au stade.

"J'ai très mal analysé la reprise et je me suis rapidement retrouvé seul, observe-t-il aujourd'hui. Je me disais : un jour la roue va tourner." Elle va le faire lentement, avec 400 à 500 spectateurs en basses eaux. Même si une embellie intervient en 2002, Michel Jestin situe le déclic à sa rencontre en mars 2003 avec Philippe Goursat, manager général de l'équipe d'Angoulême, qui évoluait alors en National. Les deux hommes discutent, le courant passe.

Philippe Goursat (43 ans) arrive à Brest avec un projet : "C'était le désert, cela ne reposait que sur le passé, tout le monde était maître et compagnon, il fallait reconstituer complètement une PME." Et il prend des mesures, qui ne sont pas toutes populaires. Cela lui vaut le bris de son pare-brise de voiture et des affiches hostiles.

"Avec quelqu'un de la région, on n'aurait pas pu remettre de l'ordre comme cela", juge Michel Guyot, vice-président du directoire et actionnaire de la société anonyme sportive professionnelle (SOSP), au capital de 900 000 euros. "Il faut qu'on sorte avec 10 % de résultat", ajoute-t-il, façon de montrer que le club est aussi une entreprise aujourd'hui.

RENOUVELLEMENT DE L'EFFECTIF

Sur les vingt-deux joueurs présents à l'arrivée de Philippe Goursat, dix-sept partent. Un renouvellement poursuivi la saison suivante : sur vingt-cinq joueurs, douze sont nouveaux, plus expérimentés. "Ce ne sont pas des grands noms, mais des guerriers, qui font plaisir au public", estiment en chœur Yvon Morvan et Dominique Bougault, du club de supporteurs Kop West.

"Le club réapprend à être professionnel", considère pour sa part Laurent David, milieu de terrain offensif, revenu en 2003 à Brest, où il avait été formé, côtoyant à l'époque Stéphane Guivarc'h.

En mai 2004, l'équipe entraînée par l'ancien gardien Albert Rust descendait lentement la rue Jean-Jaurès, principale artère de la ville, pour fêter son accession en Ligue 2. Et financièrement, le club terminait la saison avec un résultat excédentaire. De 2,4 millions d'euros, le budget est passé cette saison à 7 millions (dont 3,1 de droits télé), ce qui le situe à peu près dans la moyenne des clubs de Ligue 2. Et 270 sociétés du Finistère-Nord, font partie du club d'entreprises, apportant chacun de 5 000 à 300 000 euros de contribution.

L'objectif sportif affiché est le maintien, mais les résultats font naître quelques fourmillements sur une éventuelle montée en D1. "Le plus gros danger qui nous guette, c'est l'impatience", estime Philippe Goursat. Mais une accession en D1 se refuse-t-elle ? "Si on est en position, on montera", répond Michel Jestin. Deux conditions toutefois : un budget minimal chiffrable à 20 millions - ce qui ne paraît pas insurmontable au président - et, ce qui est davantage du ressort de la municipalité, un stade dont la capacité devrait être augmentée rapidement, en attente de la construction d'un nouvel équipement.

"On est globalement sur la même longueur d'ondes avec le Stade brestois. Si le club monte, nous serons amenés à faire des investissements complémentaires, même si ce n'est pas satisfaisant car ce sera du provisoire", explique le maire (PS) de Brest, François Cuillandre, lui-même amateur de football.

Côté fonctionnement, la ville fournit une aide de 220 000 euros au club et le conseil général du Finistère lui en alloue 70 000, sommes qui ne sont pas des plus élevées si on les compare à celles dont bénéficient d'autres clubs de Ligue 2.

"Il y a trois ans, le club était en CFA", rappelle le maire. Si ce n'est plus qu'un mauvais souvenir, la municipalité n'a pas oublié non plus qu'elle avait dû payer 20 millions de francs, en garantie d'emprunt, après la chute du Brest-Armorique...

Vincent Durupt

c'est classieux , le stad' ds le monde !! v.durupt est journaliste eco au telegramme de brest !!

Y. Joncourt va te rhabiller

La classe cet article , c est un résumé du club plus fiable que dans les journaux spécialisés en foot.
Ils osent parler de montée maintenant , c est bien mais le championnat est trés sérré

Si tu crois que cet article a été fait sans le consulter Pis bon Vincent Durupt est spécialisé dans l'économie au sein du Télégramme à Brest, Joncour dans le sport, chacun a son domaine, il n'y a pas lieu d'installer une rivalité qui n'existe pas et qui n'existera pas.

Mr le Maire, pourquoi ne pas prévoir un "Brest 2008 provisoire, un tramway provisoire, un Zénit provisoire, une rocade provisoire, un aéroport provisoire"
et puis merde, je dérive en rêvant à un stade digne de Brest....

moi , j'rêve d'un boulot provisoire à Brest ...........

comme tu as raison Guiraymond

Tu m'ôtes les mots de la bouche Muzo.
J'ai les mêmes rêves...

enfin , un provisoire qui dure ........ 40 ans !

Moi je note qu'on peut apparemment passer de 7 à 20 M. pour le budget sans trop de soucis. De bonne augure !!!

Je ne savais pas que Le Monde s'intéressait au foot et encore moins à la L2. En tout cas, c'est très bien écrit.

A quand un article sur le stade brestois dans la cote Desfossé, entre deux cours de bourse ?

T'as raison jmbrest, vous imaginez Jacky Le Gall en train de proposer des actions du club pendant l'avant match !

" Le ballon du match vous est offert par access service et je vous rappelle que pour deux actions du club achetées Domino's pizza vous offre une margharita gratuite ! "

Ma réflexion n'était pas à prendre au 1er degré Tial...
Un peu d'humour
J'ai beaucoup d'admiration pour Y. Joncour

pas de p ronan, j'étais monté sur mon grand cheval hier