Pour jouer tous les week-end contre des équipes chinoises (style de jeu très proche des coréens), il n'est vraiment pas facile de s'adapter à leur style de jeu quand on a grandi dans le foot européen.
Il y a quelques semaines, on a joué un centre de formation en amical. Des jeunes de 17-18 ans.
Ça fait quasiment 20 ans que je joue milieu déf', eh bien je n'ai jamais été autant mis en difficulté. Un marquage extrêmement difficile car leurs joueurs ne conservent presque pas la balle. Des une-deux, des triangles (ils en raffolent), la balle est rarement arrêtée. On court après son joueur, mais si le marquage du coéquipier est lâche, on ne fait que courir. La possession de balle est clairement déséquilibrée face à ce genre d'équipes.
Les asiatiques (coréens ou chinois) ont un centre de gravité assez bas et une musculature différente de la notre. Leur vivacité est bien supérieure à la notre, et ils prennent souvent le dessus dans les duels. Leur rapidité d'exécution de gestes simples (ex. : enchaîner contrôle - crochet ou passe) est supérieure à la notre, leur musculature leur permettant de se déplacer extrêmement vite. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder un match de badminton de haut niveau. Heureusement, les européens et africains restent + costauds que les asiatiques (mais ça commence à changer avec l'évolution de l'alimentation dans les pays développés d'Asie), et un petit coup d'épaule permet souvent de compenser ce déficit de vivacité.
Pour neutraliser ce genre d'équipes, il faut un marquage strict, une concentration permanente, de tous les joueurs. Le marquage ne doit pas se cantonner aux milieux et défenseurs, mais les attaquants doivent avoir pour souci de suivre leurs défenseurs (ex. : Cha Du Ri dont nous parle Nuvado). Regardez d'ailleurs le travail défensif des attaquants coréens. Si les attaquants laissent filer leurs défenseurs, ça créé un décalage qui peut être fatal.
Pour que ce système de jeu fonctionne, au moins quatre conditions doivent être réunies : des joueurs intelligents, homogènes, disciplinés et capables de supporter la pression.
L'intelligence : la plupart des joueurs coréens ont fait des études, sont allés à l'université. Park Chu-young a un QI de 150 ...
L'homogénéité : les joueurs ont un style de jeu assez homogène qui provient du formatage auquel ils ont eu droit au cours de leur formation.
La discipline : l'entraîneur est le patron, les joueurs ne bronchent pas ; une équipe assez homogène avec peu de stars ; les égos doivent s'écraser au profit du collectif.
Le sang froid : durant leur enfance, les jeunes coréens subissent une pression conséquente de la part de leurs parents, notamment dans le domaine de la réussite scolaire (au moment de la préparation du bac par exemple) ; ils en tirent une capacité à supporter le stress et à rester concentré supérieure à celle des européens.
Inconvénient de ce style de jeu : il n'y a pas de génie dans ce genre d'équipes. On ne verra pas de roulettes à la Zidane, ce qui risque de décevoir les amateurs de beau jeu.
Cette absence de fantaisie s'explique d'une part par le primat du collectif sur l'individu : dés le + jeune âge, les coachs auront tendance à brider (sans jeu de mots) les joueurs techniques, toujours dans ce souci d'homogénéité en privilégiant la cohésion du groupe au détriment de l'individu. Une autre explication est le formatage des joueurs qui deviendront pros dans ces pays. En Chine ou en Corée, on manque d'espace, vous ne verrez jamais de gamins jouer au foot dans la rue ou dans un champ. Ils apprennent le foot au cours des entraînements durant lesquels ils n'ont pas le temps de faire les petits gestes techniques qu'on a tous fait dans notre enfance.
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D'ailleurs, lui, contrairement aux joueurs de l'équipe de France était cramé à la fin du match !
