Je vous partage l’article de Steven Le Roy sur la rencontre d’hier.
Excellent.
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Si quelqu’un veut un jour résumer l’esprit zef, il peut se servir de ceci. À la question, « et si vous aviez un rêve de classement, ce serait lequel ? », le supporter brestois regarde droit devant et dit : huitième. Pas plus, ça non. Huitième. Le plus fou, Stéphane, 20 ans sans mollir à chaque match du stade, ose un « septième, mais ce serait un miracle » en exhibant son beau maillot période Grougi.
Devant le bar « Le Penalty », alors que le speaker s’époumone sur les noms des gars à l’échauffement dans le vieux théâtre cabossé juste à côté, le rêve doit rester mesuré. N’est pas brestois qui veut.
Douzième, sans trembler
Hugo, Glen, Maxime et Tanguy, vaillant cluster de quatre potes eux aussi habillés de rouge d’ici, ont « joué au stade. On est supporters depuis le début ». Ils évoquent aussi « entre huit et dix » au paroxysme de l’audace mais « il faut savoir rester raisonnable ». Car si le supporter des Rouges ne se berce pas d’un optimisme béat, il refuse aussi de céder au pessimisme de Drama Queen. « Oui, c’est ça. On finira entre 12 et 14 », prophétisent les quatre gars, Glen estimant « qu’un bon ventre mou » ne ferait pas de mal.
Douzième est à peu près la place qui ressurgit d’un avis certes partiel mais assez univoque. Il n’y a guère que Gauthier, un Celtic ultra, qui craint en espérant (ou l’inverse) « 16e mais on se sauve en barrages à la dernière minute ». Voyant que ses potes sont sur le point de le lapider, il corrige : « Ben quoi, ça fera deux matches de plus dans la saison ». Avant d’admettre que oui, ma foi, 12e, c’est bien. D’un avis général, la leçon de maintien du Stat’ devrait être plus précoce cette année que les autres, comme le résume la pétillante Lily, elle aussi tout de rouge vêtue. « C’est sûr, l’équipe me paraît meilleure, ce sera plus facile ». Raisonnap’.
Satriano attendu pour des parties de pêche
Après, il reste les hommes sur le terrain et les petits nouveaux à porter la cape d’ici. Au jeu de savoir lequel est attendu en superstar, la réponse vient à l’unisson. « Satriano », estime-t-on du tac au tac, en se souvenant que naguère l’Uruguayen « avait claqué des pions » sous le maillot du Ponant. Le « come-back » attendu par Gaspard, regard taquin et verbe acéré. Il n’y a guère que Steven qui se démarque du lot en appuyant « le retour de prêt d’Axel Camblan, et je ne dis pas ça parce que c’est mon neveu ».
Mais plus que les hommes, c’est un match que tout le monde attend ici. Ou plutôt une victoire « propic » contre les Merlus. « Il faut les laminer deux fois, ici et là-bas », sourit le même Gaspard. Lorient, match de l’année, parce que Rennes, « c’est trop haut pour nous, et il n’y a pas forcément autant de rivalité » et parce que Guingamp, « c’est plus possible pour un bon moment », comme se gondole Stéphane.
Un Rennais reste un Rennais
Dans un coin, le pas pressé, tout habillé en Rouge… et Noir, Guillaume ne cache pas sa préférence rennaise, parce qu’il l’est, rennais. À l’heure où les derniers hâtent le pas vers les tribunes, il s’arrête rapidement. « Vous savez, on n’est pas favoris pour ce match. J’ai vu le match contre Marseille et Brest joue vraiment bien ». Celui qui attend le retour de Martin Terrier du côté du Roazhon Park ose « je vous vois bien finir entre cinq et huit ». On voit bien qu’il n’est pas d’ici.
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