Sorte d'elfe facétieux.

Genre de joueurs qu'on adore à Brest.
Il s'arrache et, comme Roux, a une bonne pointe de vitesse et est capable de passer de nombreux joueurs. De plus, il fait des passes décisives (j'ai l'impression que Roux n'excellait pas dans ce domaine). Joueur d'équipe idéal pour moi.

Cardona, le tonnerre de Brest

Recruté à l'AS Monaco l'été dernier, le jeune attaquant du promu breton s'est progressivement imposé, après deux saisons formatrices en Belgique, au Cercle Bruges.

Pour le reste, le joueur de 22 ans se remémore avec plaisir ses années de formation dans la Principauté, celles qui l'ont vu notamment remporter la Coupe Gambardella, au côté de son actuel coéquipier brestois, Ibrahima Diallo, mais surtout d'un certain Kylian Mbappé, les deux attaquants ayant marqué cet après-midi-là, contre Lens (3-0, doublé du Parisien, le 21 mai 2016), au Stade de France.

Et il y eut la découverte du grand monde, la saison suivante, avec une minime participation au titre de champion de France 2017 (3 apparitions). « Avec les pros, je ne regardais pas trop Kylian, c'était mon pote, confie-t-il. J'étais plus proche de Falcao, qui m'a pris sous son aile. Il me parlait durant les séances. J'étais son chouchou. » Seulement, le néo-international des moins de 20 ans va devoir couper le cordon.

Il performe en Belgique mais pas assez pour convaincre Leonardo Jardim de le conserver

Le Nîmois de naissance est prêté deux ans dans le club satellite de Monaco, le Cercle Bruges. « Ça m'a permis de connaître une autre culture, de grandir, de m'épanouir », se réjouit finalement Cardona. D'autant qu'il continue sa moisson de récompenses. À commencer par une accession en D 1 belge, dès la première année. « Et c'est moi qui marque le but de la montée, au match retour, contre Beerschot (0-1 ; 3-1), sur un penalty, alors que j'avais une déchirure aux quadriceps », raconte-t-il.

L'attaquant confirmera la saison suivante, avec un maintien en Jupiler Pro League et des statistiques (6 réalisations, 1 passe décisive en 20 rencontres). Insuffisant, néanmoins, pour séduire Leonardo Jardim, l'entraîneur monégasque. « Je suis allé le voir, à mon retour, pour être fixé,explique-t-il. Il a été clair et m'a dit que ce serait compliqué. Et comme je voulais jouer en Ligue 1... »

Ces regrets sont partagés par l'un de ses formateurs, celui de la Gambardella. « J'ai été étonné qu'on ne le reprenne pas, comme Ibra (Diallo),lâche Frédéric Barilaro. Il avait toutes les qualités pour être 4e attaquant chez nous. Mais je pense qu'il a fait un bon choix, puisqu'il évolue dans une équipe joueuse, avec un entraîneur qui lui fait confiance. »

« Il va vite, il percute, possède une bonne frappe et de la spontanéité. C'est pour ça que je l'ai comparé à Jean-Pierre Papin »

Olivier Dall'Oglio, son entraîneur à Brest

 

Il s'agit d'Olivier Dall'Oglio, qui connaissait Cardona quand il a choisi Brest (contrat de quatre ans), l'été dernier, plutôt que Nice ou Nîmes. Mais davantage Pascal qu'Irvin. Le père plus que le fiston, même si son parcours en Flandre-Occidentale ne lui avait pas échappé. Il se rappelle alors l'attaquant amateur, qui a brillé en Provence, sous les couleurs du Pontet. « Il a la même abnégation que le papa, mais il préfère prendre la profondeur, juge le technicien. À la base, c'est un joueur d'axe, qui peut jouer sur un côté. Je l'ai surtout utilisé là, car il a beaucoup d'activité, capable d'attaquer, mais aussi de défendre. Il va vite, il percute, possède une bonne frappe et de la spontanéité. C'est pour ça que je l'ai comparé à Jean-Pierre Papin... »

C'était après son premier but en Ligue 1, à Angers (1-0, le 10 octobre), qu'il a fait fructifier, depuis (4 et 3 passes décisives, en 13 matches). Si le Ballon d'Or France Football 1991 a arrêté sa carrière professionnelle, alors qu'il n'avait qu'un an, le rapprochement lui parle, tout de même. « JPP a été un joueur emblématique du foot européen,sait-il. Mais mon attaquant préféré est Edinson Cavani, que ce soit par rapport à son jeu ou à sa mentalité. »

De ce côté-là, aussi, Irvin Cardona semble afficher de jolies qualités. « C'est un bon vivant et il a des valeurs », pour Barilaro. « Il est demandeur dans le travail et est très à l'aise dans le vestiaire », se félicite Dall'Oglio. « C'est un super mec, jovial, joyeux, a apprécié Paul Nardi, le gardien de Lorient (L 2), qu'il a côtoyé deux saisons à Bruges. Il parle tout le temps... il est usant ! » Ses coéquipiers brestois s'en sont vite rendus compte. Mais ils ont aussi pu constater qu'il use, surtout, les défenses adverses.

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